« Encore un de ces fameux “cadeaux” empoisonnés dont notre administration communale avait le secret —
un comportement toujours aussi déroutant. »
Le comportement irrésolvable et récurrent rencontré à la décharge communale
À l’époque, il n’existait qu’une seule décharge pour les entreprises du village : celle de la commune. Aucune alternative, aucun choix comme aujourd’hui avec des structures privées telles que Retripa à Saillon. Nous étions donc contraints de nous en remettre exclusivement à la bonne volonté — ou plutôt à l’humeur — de l’administration communale.
Un jour, une fois encore, je me suis vu refuser l’accès à la décharge, malgré un chargement soigneusement prétrié sur le pont du véhicule : ardoises de toiture, éléments de ferblanterie et bois triés, prêts à être déposés proprement. Constatant l’absurdité de la situation, je suis allé directement à la maison de commune, véhicule chargé, pour demander au président de venir constater lui-même le contenu et se prononcer.
Non seulement il a refusé de s’en occupé, mais il m’a laissé dans l’impasse, paralysé dans la poursuite de mes travaux. Désemparé, je l’ai prévenu que, faute de solution, je laisserais mon véhicule stationné devant la maison de commune, en attente d’une décision raisonnable.
Trois jours ont passé. Trois jours sans réponse, jusqu’à ce que la police cantonale sur demande de notre chère président m'appelle pour me sommer de déplacer le véhicule, faute de quoi ils s’en chargeraient eux-mêmes... à mes frais, bien entendu. Quelle sollicitude ! Quelle efficacité ! Voilà encore une belle démonstration de l’intelligence supérieure et de la compassion de notre cher président, si prompt à parler de soutien aux entreprises dans ses discours.
J’ai obtempéré. Je suis retourné à la décharge avec mon véhicule, décidé à en finir. Et là, comme je m’y attendais, deux représentants de l’administration m’attendaient, bien campés au milieu de l’entrée pour m’interdire le passage. Excédé, j’ai forcé le passage et commencé à décharger, aidé d’un employé fidèle, mis au courant de la situation.
Les deux acolytes municipaux, écumants de rage, se sont précipités vers nous pour nous interdire de continuer. C’est alors que la scène a pris des allures de western : mon employé, hors de lui, s’est retourné, pelle à la main, a sauté du véhicule sur le pont duquel il se trouvait pour faire face à nos deux "shérifs". Il était prêt à en découdre. Et là... miracle ! Les deux héros de l’autorité municipale se sont volatilisés dans un nuage de poussière. Une sortie digne d’un scénario hollywoodien. J’en ris encore.
Étonnamment, aucune suite n’a été donnée à cet incident. Pourquoi ? Parce qu’il aurait fallu affronter une vérité dérangeante. Ce genre de comportement, j’en ai été témoin pendant des années. Et je suis loin d’être le seul. D’autres artisans ont subi les mêmes humiliations, les mêmes obstacles, la même hypocrisie.
Combien de fois avons-nous entendu nos édiles locaux chanter les louanges du tissu économique local dans leurs discours ? Pourtant, sur le terrain, nous avons trop souvent été traités comme des gêneurs, des dérangeants, des indésirables.
D’autres épisodes tout aussi affligeants ont suivi, mais celui-ci résume bien l’absurdité du système. Il a fallu attendre l’arrivée de structures privées comme Retripa pour que cesse ce petit jeu de pouvoir. MERCI SEIGNEUR ! Enfin libérés des griffes de ces Fuillerins débordants de très nobles intentions... du moins en apparence.