Entre 1977 et 1982, Démarches administratives démentielles pour tenter d’obtenir les autorisations nécessaires à la construction de mon atelier artisanal. 

1 ère proposition de construction en 1978 parcelle 10263

 

À cette époque, il faut savoir qu’aucune zone artisanale ou industrielle n’existait encore sur le territoire de notre commune. Dans l’espoir de concrétiser mon projet, j’ai donc pris l’initiative de contacter l’administration communale, en déposant une demande de principe pour l’installation de mon atelier sur une parcelle agricole, attenante à la digue du Rhône.

Mais très vite, un voisin paysan s’est opposé à ma démarche. À la suite de cette opposition, une visite sur place a été organisée en présence de deux représentants de l’État du Valais. Ces derniers m’ont alors signifié que toute construction à proximité immédiate de la digue du Rhône était strictement interdite. C’était la loi, m’a-t-on expliqué.

Ironie du sort : dans les années qui ont suivi, plusieurs constructions ont été autorisées sur des parcelles voisines de celle que j'avais identifiée. On y a vu apparaître :

  • Une ferme avec habitation, grange et écurie,
  • Puis une habitation accompagnée d’un local agricole,
  • Et enfin, une antenne.

Le comble dans tout cela, c’est que ces constructions se trouvent précisément dans le périmètre prévu pour le futur projet Rhône 3. Elles devront donc être démolies… et leurs propriétaires, bien entendu, seront indemnisés, aux frais du contribuable.

2 ème proposition de construction en 1978 / 1979 sur la parcelle N0. 5132 plan 38

 

J’ai donc proposé une nouvelle solution consistant à l’achat d’une maison d’habitation accolée à une grange dans laquelle je projetais d’installer mon atelier. 

Cela m'a valu à nouveau une opposition par pétition d'une dizaine de paysans prétextant que j’allais faire trop de bruit et créer d’autres nuisances. Le projet a donc capoté à ce stade.

3 ème proposition de construction en 1979 sur la parcelle N0. 5069 au Capioz N0. 37

3eme proposition atelier

 

Par la suite, j'ai dû faire face au refus des services concernés de l'État du Valais. En arguant du retard pris par la Commune de Fully dans l'élaboration de son plan de zone, ces services cantonaux ont statué ne plus délivrer aucune nouvelle autorisation de construction artisanale ou industrielle sur tout le territoire communal, en attendant que la commune remédie à cette situation. Une des raisons évoquées était la protection de la qualité de vie dans la zone d’habitation.

De ce fait, la Commune (responsable de cette situation) n’a rien trouvé de mieux que de m'intimer l'ordre, par intervention de la force publique (police communale) de quitter les lieux que j’occupais (alors que de nombreux artisans qui avaient leurs locaux dans le village, dans des situations identiques, à la mienne n’ont pas été inquiétés). Ordre bien entendu refusé, et la situation en était à ce statu quo.

Quatrième proposition en 1980 : parcelle 5139 à l'Indévis plan  38

4eme proposition atelier

 

Le feuilleton ne s’arrêtant pas là, persistant dans mes ambitions, et tenant compte des bonnes raisons évoquées par l’Etat du Valais, mon nouveau choix s'est porté sur un terrain à l'écart des zones d'habitations, en bordure de l'autoroute alors en construction. Pour information, celle-ci n’était pas encore en construction sur Fully ,mais allait débuter.

Ce terrain placé en zone de construction pour des immeubles locatifs, ne correspondait plus du tout au prétendu respect de qualité d’habitation mentionné plus haut par l’Etat du Valais, vu sa proximité immédiate de l’autoroute et du pont qui allait l’enjamber.

J'ai obtenu du propriétaire du terrain une promesse verbale de vente (sous réserve de l’obtention de l’autorisation de construire). Ceci se déroulait dans les années 1980. C’est donc accompagné du président de la commune et d’un conseiller communal qu’une discussion a été organisée au bureau des constructions à Sion, Etat du Valais.

Dans un premier temps, les services de l'État, représenté par deux personnes, nous ont apporté une réponse négative. Ce n'est qu'au terme d'une âpre discussion et maints arguments qu'ils m'ont finalement promis l'autorisation demandée sur ce terrain jouxtant l’autoroute.

Tout s'annonçait pour le mieux mais lorsque je me suis présenté, le lendemain matin à huit heures, auprès du propriétaire pour finaliser l’achat de la parcelle, qu’elle ne fut pas ma surprise qu'il se fût rendu à la Maison de Commune. Le rencontrant au sortir de celle-ci, c’est accompagné de deux promoteurs immobiliers, auxquels il venait de céder le terrain, qu’il m’a fait part de ses regrets. Que s'est-il passé ? Je n'en sais rien, même si j'ai des doutes.

Cinquième proposition en 1981, sur la parcelle 5224/5225, Indévis.
5eme proposition atelier

 

J’étais sur le point demander des comptes à notre gouvernement, lorsque je me suis retourné sur un terrain voisin pour lequel le service des constructions  m’a promis aussi d’autoriser mon projet, suite à l'accord du propriétaire.

Vu la forme de ce terrain nous nous sommes entendus avec un menuisier et avons déposé notre demande d’autorisation pour le projet de construction de deux ateliers mitoyens.

Quelque temps plus tard,soit environ 2 mois et demi, un serrurier et un menuisier déposent une demande d’autorisation de construire au milieu de la zone villa et, à notre grande surprise, reçoivent l’autorisation de construire alors que la nôtre est toujours en attente.

Un serrurier et un menuisier déposent une demande d’autorisation de construire au milieu de la zone villa.
serrurier menuisier demande autorisation construire

 

Après toutes le démarches et exigences, que la commission cantonale des constructions avait mis en avant, ( le blocage de toute construction artisanale et l’exigence que la commune définisse une zone artisanale et industrielle, et alors même que la zone en question avait été définie), donner l’autorisation aux deux entreprises de s’installer dans la zone villa, était pour le moins d'une impolitesse crasse à mon égard.

Dès l’autorisation de construire obtenue, mon collègue menuisier et moi faisons réaliser l’implantation par le service technique de la Commune. Les fouilles pour les semelles sont alors creusées et le maçon commençait à préparer les fonds de fouilles pour la maçonnerie. Le service technique de notre commune intervient à nouveau et fait déplacer les deux bâtiments d’un mètre ou deux : il faut reconnaître qu'il a présenté ses excuses pour son erreur antérieure, mais les frais inhérents sont bien restés à notre charge.

Nous avions reçu l’obligation de créer une chaufferie à bois complètement protégée,parois, plafond, porte anti feux etc. et construit à l’extérieur de nos ateliers. Plusieurs contrôles avaient été effectués durant la construction pour que tout soit appliqués dans les règles de l’art.

Quelle fut ma surprise, rendant visite impromptue au menuisier qui avait construit en même temps que nous mais dans la zone villa, de constater que son chauffage trônait dans son atelier sans protections ni, local attitré.

Ayant fait un emprunt pour la construction auprès de la BCV, au moment de régler les premières factures pour les travaux de terrassement, de maçonnerie, etc., la BCV n'a pas exécuté l'ordre : il faudra un mois et des démarches conséquentes pour que le cas soit réglé à ma convenance, pendant lequel les entreprises concernées ont largement pu douter de ma solvabilité.

Conclusion

Bien sûr, vous me direz que ça fait longtemps, bien sûr je n'aurais pas dû être aussi tolérant, voire naïf, mais, que voulez-vous, j'étais jeune et sans doute un peu trop confiant dans des autorités pour lesquelles j'avais une certaine sympathie, et surtout trop pris par mon projet d'entreprise.

Avec le recul, et avec l'expérience de mes autres déconvenues (voir les autres fichiers de ce document), je me dis quand même que j'ai été en l'occurrence victime d'agissements malhonnêtes, qui m'ont coûté du temps précieux et de l'argent, et qui ont pénalisé les débuts de mon entreprise. 

Je suis persuadé de ne pas avoir été le seul dans ce cas (le cas échéant vous pouvez en témoigner dans l'espace de parole ci-après, où vous pouvez aussi me donner votre opinion), mais, en tout état de cause, en vous remerciant de votre lecture, j'en conçois une amertume certaine envers nos autorités.

Maison d’habitation avec grange et écurie construite à 100ml. de mon terrain

maison habitation 1

 

maison habitation 2 

Une maison d’habitation avec dépôt agricole a été construite à seulement 100 mètres de mon terrain

maison habitation 3

 

Antenne construite à 200ml. de mon terrain

maison habitation 4

 

Dépôt agricole sur la rive droite du Rhône

maison habitation 5

 

maison habitation 6